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Au sein d'un groupe ou d'une communauté, l'élite est l'ensemble des individus considérés comme les meilleurs, les plus dignes et les plus remarquables par leurs qualités. Les élites peuvent être classées en différentes catégories : les élites politique, économique, académique, militaire, bureaucratique, traditionnelle, etc. L’élite politique par exemple est composée d’hommes et de femmes qui occupent des postes importants dans les institutions de la société et qui prennent des décisions conséquentes pour le bien-être de tous. La question que l’on se pose est celle de savoir si cette élite existe encore en Afrique. A l’accession de beaucoup de pays africains à l’indépendance, le continent ne comptait qu’un petit nombre d’universitaires. Actuellement, l’Afrique compte un nombre important d’« universitaires », mais l’état défaillant dans lequel se trouve l’Afrique en dépit de ses nombreuses ressources naturelles, étonne le monde entier.
L’Afrique ressemble à un immense trou noir, un véritable continent squelette dans la gouvernance mondiale. L’on sait en effet que le développement d’un pays n’est pas forcément lié aux richesses naturelles qu’il regorge mais bien par la qualité de ses élites. Mais alors, comment justifier qu’un continent immensément riche en ressources naturelles et avec un nombre impressionnant d’« universitaires » soit dans un état de précarité indescriptible ? Le monde entier suit avec émotion la crise des jeunes migrants africains vers l’Europe, à la recherche semble-t-il, des meilleures conditions de vie. Actuellement en Afrique, les jeunes qui habitent les campagnes (milieux ruraux) ne jurent que pour les villes à la recherche de l’emploi et autres, et ceux des milieux urbains, ne pensent qu’aller en Europe, en Amérique, etc. L’emploi, les soins de santé, la sécurité alimentaire, etc. peuvent être construits en Afrique si les élites comprennent que le bien-être est une construction humaine.
Le leadership intellectuel corrompu est à la base de la destruction du continent. Il n’est pas rare d’entendre en République Démocratique du Congo, des analphabètes qui disent : « le pays est détruit par les Professeurs d’université ».
L’impression qui se dégage lorsqu’on analyse les comportements de l’élite politique africaine de façon générale, est de se trouver en face des mercenaires ou des sous-traitants en activité dans une zone opérationnelle. L’élite intellectuelle est devenue le dépositaire du mal, de la guerre, de la corruption, du tribalisme, du faux nationalisme, etc. Corrompus, avides d’argent facile, l’élite a trahi le continent et elle est responsable ou complice du mal c’est-à-dire de l’état chaotique dans lequel se trouve l’Afrique toute entière.
Après plus de cinquante années d’indépendance, il convient de s’interroger objectivement et à juste titre, sur le rôle qu’a joué l’élite intellectuelle africaine quant à la promotion du développement socio-économique du continent. On voit ainsi l’Afrique s’acheminer vers l’usage quotidien du faux et du déficit de l’intelligence opérationnelle. Le continent est devenu le berceau de la mendicité, de la médiocrité, de la guerre, de la résignation de l’intelligence, etc.
Il est vrai que la traite et la colonisation ont joué un rôle négatif sur l’exploitation des ressources naturelles de l’Afrique. Par exemple, des hommes ont été mutilés pour le latex au Congo pour faire fonctionner l’industrie pneumatique. Cette stratégie de chosification ou minimisation de l’autre a permis aux puissances coloniales de s’accaparer des ressources des Etats squelettes africains en général et de la République Démocratique du Congo en particulier en entretenant un complexe d’infériorité dans la tête des colonisés. En effet, sans organisation de l’intelligence, l’Afrique restera un continent pauvre, manipulé et très endetté. Certes, beaucoup de facteurs externes ont agi sur le développement de l’Afrique, mais il est aussi vrai que le comportement de l’élite n’a pas été de nature à impulser le progrès. L’élite africaine a favorisé les injustices, la corruption, la télé-gouvernance, le pouvoir pour le pouvoir et la pauvreté. Aujourd’hui encore, un véritable troc des ressources naturelles se porte bien dans beaucoup d’Etats squelettes d’Afrique.
Les guerres pour les ressources naturelles sont créées çà et là en Afrique avec la complicité des élites pour empêcher la réflexion et le travail productif. L’éducation, moteur de tout développement se trouve complètement désarticulée. La débâcle scolaire et universitaire, les femmes chosifiées par des guerres et la pauvreté, le chômage des jeunes, l’insalubrité des villes, les accaparements des ressources de l’Afrique par des charognards de tout bord, voilà autant d’éléments interpellateurs.
Les élites d’avant les indépendances ont joué un rôle primordial dans la lutte pour la souveraineté de l’Afrique, mais, après l’indépendance de beaucoup de pays africains, les élites ont adopté des comportements et des attitudes irresponsables pour mieux servir leurs intérêts égoïstes au détriment de l’intérêt général. Il en résulte donc que le développement socio-économique et la souveraineté de l’Afrique soient largement compromis et, ce, pour bien longtemps encore.
Jean de Dieu MINENGU, Rédacteur en Chef
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