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Introduction
La République Démocratique du Congo est un pays spécialisé dans des programmes de développement qui font dépenser au Trésor public
des millions/milliards pour zéro résultat. Les exemples sont nombreux : le parc agroindustriel de Bukanga Lonzo, le Contrat chinois,
les Campagnes agricoles, etc. L’élite politique de la République Démocratique du Congo mérite-t-elle les qualitatifs « Excellence,
Honorable » ? La réponse c’est dans nos prochains numéros.
Le programme « villages agricoles », adopté par la conférence économique était placé sous la tutelle du Ministère provincial de
l’Agriculture, Pêche, Elevage et Travaux publics et dirigé par un Coordonnateur.
Les objectifs visés par le programme :
En rapport avec les objectifs visés, trois questions méritent d’être posées :
L’analyse sérieuse de tout ce que nous venons de décrire ci-haut indique clairement que l’élite politique de la République
Démocratique du Congo n’a aucun souci du bien commun et continue à croire que le développement du pays viendra du ciel et non des
actions de développement qu’elle doit mener sur le terrain. Des millions de dollars investis, près de 200 tracteurs mobilisés, pour
zéro résultat.
‘’Réalisations’’ du programme villages agricoles
Il est vrai que quelques champs de manioc, de maïs, etc. ont été installés dans le cadre du programme ‘’villages agricoles’’ le long
de la route Kinshasa – Kikwit (production de semences ou produits alimentaires). Le SENASEM est un service public spécialisé dans la
production des semences en RDC et dispose d’un personnel qualifié. Faut-il mettre en place un autre programme parallèle pour produire
des semences en RDC ? Le gouvernement, qu’il soit national ou provincial, peut-il s’amuser à faire des champs dans un pays où la
majorité de la population vit de l’agriculture ? La mission de l’Etat devrait au contraire s’orienter vers la réhabilitation des
routes de desserte agricole, la redynamisation des structures de l’Etat chargées de soutenir l’agriculture, l’appui aux agriculteurs
en intrants agricoles, etc.
La question de la dépendance alimentaire de la République Démocratique du Congo vis-à-vis des importations alimentaires étonne toute
l’humanité. L’élite politique congolaise se sent-elle à l’aise de gouverner un pays potentiellement riche mais avec un peuple dépourvu de
tout ? Il faut avoir des oreilles bouchées, des yeux fermés, un cœur remplacé par un morceau de pierre pour ne pas être interpellé par
cette situation paradoxale.
L’emploi des jeunes en République Démocratique du Congo est une question qui devrait préoccuper les acteurs politiques. Les jeunes qui
terminent les études supérieures n’ont aucune chance de trouver du travail dans ce pays où l’intérêt collectif n’a pas de place dans la gouvernance
de la société. Il est totalement aberrant de penser qu’un programme du genre ‘’villages agricoles’’ (10.000 emplois prévus) soit
capable de créer un seul emploi en faveur de la jeunesse de l’ancienne province de Bandundu. Les Universités de Kikwit, de Bandundu
et du Kwango envoient sur le marché du travail des milliers des diplômés, combien de jeunes universitaires trouvent de l’emploi cinq
ans après leurs études ?
La qualité de l’habitat pose problème en République Démocratique du Congo en général et dans l’ancienne province de Bandundu en particulier.
Le programme ‘’villages agricoles’’ avait prévu de construire des logements sociaux. Mais il s’avère qu’à la fin tragique de ce programme, aucun
village de l’ancienne province de Bandundu n’a bénéficié de logements sociaux. Des faux espoirs pour endormir davantage un peuple clochardisé et
malmené par ses propres filles et fils.
En République Démocratique du Congo, l’accès à l’eau potable et à l’électricité est un chemin difficile à emprunter en dépit des
vastes ressources en eau et en électricité dont dispose la RDC. Près de 1% des congolais en milieu rural ont accès à l’électricité et
moins de 40% ont accès à l’eau potable. Un programme comme le ‘’villages agricoles’’, mal conçu et mal exécuté ne peut rien apporter
dans ce domaine.
On peut affirmer sans être contredit que le programme ‘’villages agricoles’’ ressemble à un discours politique, activité dont les hommes
politiques congolais maitrisent parfaitement : démagogie, tromperie, irrationalité, etc.
C’est qu’il fallait faire
La mission première de l’Etat est de d’organiser la société. L’Etat agriculteur, maçon, mécanicien, etc. n’existe plus dans la société moderne.
Le métier appartient à ceux le pratiquent ; chercher à remplacer les agriculteurs par des programmes bidons ou par les initiatives politiques
n’ayant aucun rapport avec le développement est une mauvaise approche.
La pédagogie nous apprend que pour un bon apprentissage, il vaut mieux commencer par des petites choses avant d’embrasser des équation
s compliquées. A la place du programme ‘’villages agricoles’’, voici c’est qui pouvait être fait dans ce pays où les hommes
politiques cherchent à amorcer des actions dont il ne dispose aucun moyen matériel ni financier :
En bref, le programme ‘’villages agricoles’’ doit être aligné sur la liste des initiatives ayant pour objectif de saigner les caisses de
l’Etat et de rendre la population congolaise de plus en plus pauvre. Rien ne sert de parler du bilan dans ce programme qui sentait
du roussi.
L’ancienne province de Bandundu est une grande zone agricole comme les autres provinces de la RDC. Les denrées produites par les
agriculteurs : manioc, banane, maïs, ananas, arachide, huile de palme ont du mal à atteindre les grands centres de consommation. La
première action se situerait dans la réhabilitation des routes de desserte agricole. Aider les agriculteurs à évacuer leurs produits
est une approche pragmatique. Avant de penser à déplacer les grandes montagnes, commencer par déplacer les petites pierres.
En dépit des campagnes de publicité organisées autour de ce programme ‘’villages agricoles’’, les résultats sont inexistants. Les
autorités congolaises doivent apprendre à faire des évaluations des programmes et projets mis en œuvre. Les panneaux, les pancartes,
les calicots, les discours politiques ont remplacés les réalisations sur le terrain en RDC et les conditions de vie de la population
restent précaires et médiocres.
Les faibles moyens financiers dont nous disposons doivent être canalisés vers des actions qui apportent un changement dans la vie de
notre population. L’élite intellectuelle de notre pays doit se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard, le peuple est fatigué de nos
turpitudes et de notre incapacité à développer le pays.
La jeunesse de la RDC ne doit perdre de l’espoir, il faut au contraire persévérer et travailler pour que le Congo ne soit pas toujours
une terre de misère, de pleur, d’impunité, de corruption, d’injustice et de tout le mal du monde.
Fait à Kinshasa, le 23 décembre 2017
Pour la Rédaction
Vous pouvez télécharger ce document ici :
Le programme ‘’Villages agricoles’’ dans l’ancienne province de Bandundu : le temps de la réflexion
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